Retour réunion régionale IDF 13 juin 2019

Après un tour de table pour accueillir les participants, nous avons souhaité réserver un temps d’échange pour connaitre les attentes des ingénieurs biomédicaux quant au format de nos réunions régionales : journée, demi-journée et à leur contenu. Finalement, un consensus se dégage pour un format « journée » avec deux thèmes différents le matin et l’après-midi afin que chacun puisse éventuellement choisir s’il ne peut se libérer pour la journée. Une majorité des participants souhaite que soient abordées des thématiques techniques et des visites d’opérations innovantes des hôpitaux et d’entreprises. Quelques idées émergent pour les prochaines réunions : cyber sécurité, télésurveillance et dispositifs médicaux connectés, visite du nouvel hôpital de Melun.

La matinée se poursuit par une intervention très appréciée du Docteur Joaquim MATEO qui a réussi à expliquer de manière simple et didactique (et mimée !), les grands principes physiologiques et les enjeux du monitorage hémodynamique. La présentation qu’il nous a transmise permettra aux participants de se remémorer et assimiler ces notions complexes et pourtant vitales ! De nombreux moniteurs hémodynamiques intégrant diverses technologies plus ou moins invasives et plus ou moins précises sont proposés par les industriels. Le choix d’un moniteur devra être adapté au profil du patient et à sa prise en charge. Les données devront être interprétées conjointement et dans le contexte clinique, leur variation étant probablement plus significative que leur valeur absolue.

En lien avec l’intervention du Docteur MATEO, la société EDWARDS a présenté sa nouvelle plate-forme hémodynamique HEMOSPHERE qui intègre d’ores et déjà la technique invasive de mesure du débit cardiaque en continu par la technique dite de Swan Ganz, la technologie FLOTRAC de détermination du débit cardiaque par analyse du contour de l’onde de pouls sans calibration, et la mesure de la ScvO2. La nouveauté tient dans le logiciel HPI de prédiction des hypotensions disponible en utilisation avec les capteurs non invasifs Acumen IQ. La plateforme va intégrer prochainement un logiciel d’assistance au remplissage (AFM : Assisted Fluid Management), la technique d’analyse de contour de l’onde de pouls calibrée par la thermodilution (Volume View Set) et la technique d’oxymétrie tissulaire cérébrale FORESIGHT suite au rachat de la société CASMED. Elle présente plus en détail comment les techniques d’intelligence artificielle ont permis d’identifier 23 paramètres prédictifs de l’hypotension et de mettre au point l’indice de prédiction de l’hypotension HPI.

L’après-midi a été consacrée à des thématiques liées au parcours du patient dans et hors les hôpitaux. Ainsi Madame POPOT a représenté l’ARS IdF pour nous exposer les dispositions dérogatoires à la loi de financement de la sécurité sociale, de l’article 51 de cette même loi.Il s’agit d’expérimenter de nouveaux modes de financement permettant de mieux prendre en charge le patient grâce à des organisations de soins innovantes. Les projets sont proposés au niveau régional (ARS) où ils sont instruits et sélectionnés puis soutenus et proposés au niveau national. En parallèle, le ministère a lancé des appels à manifestations d’intérêt sur des thématiques précises : financement à l’épisode de soins chirurgical, l’incitation à la pris en charge partagée, lepaiement en équipe de santé notamment. Les participants s’étonnent de constater la participation de certains de leurs établissements sans avoir connaissance de ces projets. Madame POPOT s’est engagée à transmettre la liste des projets et des hôpitaux engagés dans ces projets. De manière plus focalisée sur notre profession, la question se pose d’un éventuel positionnement transversal des ingénieurs biomédicaux…. A méditer ! Jean-Michel GEAY, ingénieur biomédical en poste à l’ARS IdF, s’est présenté et propose d’assurer le lien entre les ingénieurs biomédicaux d’IdF et l’ARS.

L’ordre de jour s’est poursuivi par uneprésentation de la solution SHARE SOURCEde télésurveillance de la dialyse péritonéale àdomicile. Cette solution trouve justement sa place dans le parcours patient insuffisant rénalchronique. Même si les séances se déroulent au domicile du patient, l’hôpital reste souvent le service prescripteur et initiateur du traitementet le centre de recours en cas de dégradation de l’état du patient ou de difficultés dansl’exécution des séances. C’est pourquoi, ce dispositif de télésurveillance peut permettre d’une part d’améliorer l’observance du traitement (régularité, durée des séances) et d’autre part de rassurer le patient. De plus, les traitements peuvent être modifiés à distance par le centre « télésurveilleur ». Toutefois, le déploiement de ces nouveaux outils se heurtent à de nombreuses difficultés : sécurité des données et protection des données des patients, changement organisationnel à l’hôpital, responsabilité des acteurs. Pourtant, ces obstacles devraient être surmontés au vu des enjeux :85 000 patients sont en insuffisance rénale chronique dont la prise en charge représente 4 milliards d’euros. Compte-tenu du vieillissement de la population, la projection à horizon 2020 devrait atteindre 9 milliards d’euros. C’est pourquoi, les médecins et les pouvoirs publics tentent de mettre en place des prises en charges alternatives et notamment un plus grand recours aux traitements à domicile (seulement 6,3% des patients dialysés le sont à domicile).

Cette journée bien remplie s’est terminée par une ébauche de la prochaine journée régionale qui sera organisée par Alexandra LEOCADIE à Versailles.

Les résultats des questionnaires de satisfaction sont plus qu’encourageants à poursuivre l’organisation de ces journées, enrichissantes et conviviales.

Un grand MERCI aux 24 présents pour leur écoute attentive et leur participation active !

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