Retour sur le RSNA 2023

Depuis quelques années maintenant, la mission imagerie de l’AFIB a pour objectif de vous restituer les informations des nouveautés (ou en articles de fond dans IRBMnews) collectées auprès des constructeurs et concepteurs d’équipements dans plusieurs congrès nationaux et internationaux.

Les articles de fond seront publiés au cours du premier semestre 2024 dans votre revue préférée. Ils traiteront l’angioCT ou le scanner couplé à un mobile de radioscopie, l’échographie et la radiologie conventionnelle. A ces articles à venir s’ajoute l’état de l’art des modalités scanners et IRM, dont les informations sont mises à jour et complétées à la suite des JFR et du RSNA. Prenez l’habitude d’y revenir !

 

LE GROUPE

Equilibré en parité et en expérience, dynamique et sérieux, enthousiaste et joyeux, voici les 8 ingénieurs cette année :

 

Frédérique CODEVILLE CHU de Lille, Paul-Edouard BRUGGER Hôpitaux Civils de Colmar, Alexandre STAHL Centre Hospitalier de Valence, Florence SAVOYE HUG Genève, Laurence CHAVE Centre Hospitalier d’Orange, Robin GIGLEUX CHU de Strasbourg, Carine COULON CHU de Montpellier, Benoit FONDEUR HCL Lyon.

 

Et, en préambule, pour ceux qui ne connaissent pas encore : le RSNA c’est quoi ?

La semaine la plus importante pour l’imagerie médicale s’est tenue, comme tous les ans et depuis plus de cent ans, à Chicago, du 26 au 30 novembre dernier. Le RSNA réunit une communauté diversifiée de professionnels et de partenaires industriels, propose des ateliers et des sessions scientifiques dans toutes les spécialités, ainsi que des démonstrations des derniers produits.

L’exposition technique, l’une des plus grandes du monde, fait la part belle aux nouveaux produits et à l’innovation, notamment en intelligence artificielle : « AI Showcase », la centaine d’exposants, « l'AI Theater », les présentations quotidiennes, le centre de ressources RSNAI, (initiatives d'IA en imagerie médicale dirigées ou coparrainées par le RSNA). Les showrooms de l’impression 3D et de la réalité virtuelle sont présents, comme l’année précédente.

Enfin, le RSNA est aussi un lieu d’interaction forte avec « Educators Row », une exposition dédiée aux opportunités de réseautage et d'apprentissage, et « Recruiters Row », un centre de ressources humaines, avec plus de 40 recruteurs, pour des entretiens d'embauche sur place !

En chiffre, c’est plus de 700 exposants, 400 cours éducatifs, 36 000 m², deux halls et près de 40 000 congressistes, moins qu’avant le COVID, mais plus que l’an dernier ! Il se dit que le RSNA rapporte plus de 2 milliards de dollars à la ville de Chicago.

 

 

Thématique 2023 : Diriger à travers le changement, l’intelligence humaine garde tout son sens (ouf!)

Sous la thématique 2023 « Leading through change », diriger le changement, le Dr Mauro, président du RSNA, explique qu’après le succès des nombreuses révolutions technologiques en imagerie depuis plusieurs décennies avec des équipements de plus en plus innovants, le changement de paradigme depuis l’arrivée de l’intelligence artificielle et son intégration croissante dans la radiologie clinique, un nouveau challenge s’annone, celui de préserver l’intelligence humaine.

Il est essentiel certes, d’identifier et de faire progresser les opportunités avec l’IA mais surtout être capable de reconnaitre et dénoncer les pièges de l’IA générative. La vérité, la confiance, l'exactitude des diagnostics, l’efficacité des processus, la transparence des pratiques et l’équité dans la prestation de soins doivent guider la prise de décision des radiologues afin d'atténuer les conséquences involontaires de ce nouveau paradigme “humain + IA” au fur et à mesure de son développement.

Maintenir une culture d'autonomisation des parties prenantes, de collaboration et d'apprentissage continu afin de récolter les avantages de l'IA est primordial pour la radiologie.

 

Changement climatique et radiologie…

Plus que les années précédentes, il semble que les organisateurs du RSNA font de la durabilité une priorité et cherchent des moyens d’avoir un impact positif sur l’environnement, quelques éléments sont visibles sur le congrès.

Cette année, un certain nombre de présentations ont porté sur le changement climatique et la radiologie et le nombre de séances sur ce sujet devrait continuer à croitre au fur et à mesure que les radiologues et l’industrie travailleront ensemble pour développer des pratiques durables. A noter que la groupe RSE de l’AFIB s’est rapproché de la SFR pour couvrir ce sujet. Des échanges sont en cours et devraient déboucher sur une présentation lors des JFR 2024, une table ronde lors des Journées AFIB à Strasbourg ainsi qu’une publication sous forme d’article courant 2024.

En imagerie, les scanners et les IRM sont la plus grande source d’émission de gaz à effet de serre, et environ 25 à 40 % de la consommation totale d'énergie de ces machines se produit pendant les périodes d'inactivité, principalement la nuit et le week-end. Economie en énergie et optimisation du calendrier sont les clés de l’atténuation, avec les conseils suivants :

  • Optimiser la planification pour minimiser la durée d'inactivité des machines,
  • Donner la priorité à l’efficacité énergétique lors de l’achat d’équipements,
  • Choisir des modalités à faibles consommation d’énergie,
  • Eteindre (veille profonde) l'équipement lorsqu'il n'est pas utilisé, avec une gestion rapide la sortie de veille,  
  • Configurer les ordinateurs et les stations de travail pour passer en mode veille après de courtes périodes d'inactivité, sans impacts sur l’organisation des utilisateurs.

Pour réduire l’impact environnemental substantiel de l’imagerie, les industriels sont plus en avance que les radiologues : technologie sans hélium (gain économique), consommation électrique et contraintes d’implantation allégées, upgrade majeurs (conservation de l’aimant des IRM par exemple). Néanmoins, pour ce dernier point, tous ne partagent pas le même avis même s’ils savent le faire, dans la crainte d’un Forfait Technique minoré et préférant pousser le développement d’équipements moins énergivores.

 

Le comptage photonique : une tendance qui s’accroit.

Les détecteurs de comptage de photons utilisent la technologie de conversion directe, les photons de rayons X sont convertis directement en charge électrique contrairement aux détecteurs conventionnels qui doivent convertir les photons en lumière via un scintillateur.

(Schéma VAREX Imaging)

Les avantages sont :

  • une réduction du bruit,
  • une résolution spatiale plus élevée pendant le processus de détection d’imagerie,
  • des doses RX plus faibles,
  • une distinction à la source des différentes énergies de photon.

Vous retrouverez ce sujet plus détaillé dans l’article “comment redéfinir la radiologie de demain”, RMB news, Vol 43, N° 2, 2022.

Cette technologie n’est pas sans conséquence sur le volume de données généré à chaque acquisition. C’est une véritable problématique qui doit être anticipée au regard des débits réseaux, du stockage, de l’archivage des images générées...Tous les constructeurs l’évoquent :  ça déborde au niveau des données !

 

En amont des constructeurs d’équipements, il y a les concepteurs de composants…

 

Petit focus technique sur le concept VAREX du scanner stationnaire :

Varex est un des développeurs de composants pour les imageurs, notamment pour la fabrication de tubes et de détecteur RX (particulièrement pour le comptage photonique) qui peuvent être utilisés dans les systèmes d’imagerie.

Dans un scanner, il y a environ 800 kg de hardware à mettre en rotation (0,2s/tour), ce qui a comme contraintes principales l’énergie nécessaire au mouvement et à transmettre au tube en rotation, les vibrations et l’usure, avec les limites de l’électronique (flux de données à 40 gbit/s).

Et si l’on pouvait ne pas avoir d’éléments en rotation ?  L'intérêt ? Moins d’énergie consommée (et à dissiper). Mécaniquement, il reste un simple plateau pour faire la translation dans l’axe des Z, une acquisition simultanée dans plusieurs énergies, et des limites dans les données à acquérir (notamment la vitesse d’acquisition) repoussées. Un principe qui va peut-être changer la donne dans les prochaines années…. A suivre donc.

Nanovision’s Static CT Concept et sa maquette présentée au RSNA :

Le principe du scanner stationnaire combine plusieurs technologies complémentaires pour rendre accessible l’économie de dose attendue et l’amélioration de la qualité d’image, notamment les détecteurs de comptage de photons, la reconstruction d’images assistée par l’IA et plusieurs sources de rayons X multifaisceaux à cathode froide (appelés aussi émetteurs de champ à nanotubes de carbone (CNT) dans des sources de rayons X multifaisceaux, plus d’info ici : https://theses.hal.science/tel-01505076/).

Ci-dessous des photos d’un capteur photonique (taille réelle d’un capteur = env 2cm x 2cm), positionné sur barrette et pouvant ensuite être assemblé de façon circulaire (cf ici en maquette) pour que l’ensemble soit positionné en face des tubes à cathode froide dans le cas d’un scanner stationnaire.

  

 

Les nouveautés

CANON

Le constructeur japonais lève le voile (ou plutôt le byōbu) sur 2 nouveaux scanners (Aquilion Serve SP et Aquilion One Insight) capables de produire des images en ultra haute résolution avec une nouvelle génération d’IA de type deep learning et qui garantissent des examens rapides et reproductibles grâce au nouvel environnement INSTINX. INSTINX gère la mise en place du patient automatique à l’isocentre, sécurise la préparation de l’examen et permettrait de réduire de 40% les phases préparatoires de l’examen.

Ces nouveaux scanners sont équipés de la technologie SilverBeam, un nouveau filtre additionnel au niveau du tube qui permet une acquisition Ultra Basse Dose, (même dosimétrie qu’une radio de face/profil) idéal pour la prochaine campagne de dépistage massif du cancer du poumon.

 

Le modèle de scanner Aquilion Serve (vu aux JFR) est désormais proposé en version Serve SP (vitesse de rotation et puissance plus élevées) pour les examens de cardio. Le nouveau Aquilion One Insight est la 5ème génération de scanner large détecteur (16 cm) du constructeur japonais. En interventionnel : le modèle de scanner reste le même pour l’instant pour la salle angio CT, l’évolution de l’interface INSTINX n’est pas encore réalisée pour le couplage avec l’angio.

 

Canon et le comptage photonique :

Canon a installé 3 prototypes (Japon et aux Pays Bas) pour finaliser les développements sur la base des résultats cliniques. La disponibilité commerciale est annoncée pour la fin de l’année 2025.

 

En échographie :

L’Aplio I Prism (l’échographe premium) arrive en version 8 :

Le pilotage des fréquences assisté par l’IA en imagerie temps réel permet de prendre en compte l’imagerie de troisième harmonique, un signal très faible qui génère une image de très haute résolution. Cette nouvelle application est adaptée aux sondes matricielles en optimisant la gestion de toutes les fréquences pour un diagnostic abdominal avec une sonde unique.

La gamme Aplio propose un algorithme d’IA pour la fusion d’images échographiques avec le scanner ou l’IRM, notamment sur le foie ou la prostate.

Pour l’Aplio a-series , la version 6, bénéficie de la sonde club de golf 22 Mhz.

La fusion d’images est également disponible (notamment en sénologie). Il est possible d’afficher une mammographie et une échographie sur le même écran, ce qui rend l’examen facile pour le repérage.

 

 

FUJIFILM

Pour l’IRM, Fujifilm annonce un nouveau traitement d’image sur l’ancienne gamme Hitachi :  en 1.5 T e modèle Echelon Smart (tunnel de 60 cm) et Echelon Synergy (tunnel de 70 cm) auront le marquage MDR en 2024.

Deux modèles d’IRM à champ ouvert sont disponibles : l’Oasis Velocity, 1,2 T, idéal pour l’interventionnel, la pédiatrie et la nouvelle Aperto Lucent en bas champ à 0,4 T.

C’est un modèle sans hélium, avec aimant permanent (10 tonnes quand même !) dont le gros avantage est la consommation électrique, est équivalente à celle d’un gros serveur. Cela s’inscrit dans la démarche RSE de Fujifilm et de l’ensemble de l’écosystème de la santé. La durée d’un examen est réduite (10 minutes) L’Aperto Lucent vient en complément de parc, permettant un accès plus adapté aux prises en charge pédiatrique (moins d’appréhension dû au champ ouvert), et pour les patients claustrophobes ou obèses. 

IRM « sustainable », pour toute la gamme Fujifilm, une veille peu profonde est déclenchée automatiquement.

 

Côté scanner : Sont présentés les modèles Supria, Supria 6, Scenaria View 128, et  l’iStream (le haut de gamme avec un tunnel de 80 cm, scanner polyvalent qui permet de faire la cardiologie, juste marqué FDA 2023 et qui sera MDR fin 2024).

Fujifilm ne fait pas d’annonce sur le spectral, ni le comptage photonique, objectif efficience.

 

Côté IA : la plateforme d'IA de Fujifilm, nommée REILI, est intégrée au PACS Synapse. Les améliorations attendues sont : segmentation, détection automatique des lésions, aide au diagnostic, amélioration du flux de travail pour un post traitement automatisé et personnalisé.

 

GENERAL ELECTRIC

Scanner :

Le nouveau modèle ASCEND, est décliné en 32, 64 et 128 coupes.

L’IA permet sur ce modèle de faire une acquisition en 130 Kev pour restituer une image correspondant à du 50 Kev et cela sans détecteurs spéciaux (type spectral).

Le modèle APEX existe en 40, 80,160 mm, avec une vitesse de 0,23 sec pour le 80.

 

Déjà existant mais décliné sur toute la gamme, une possibilité de caméra 3D pour l’aide au positionnement et le choix de lits (option bariatrie), pour améliorer la prise en charge du patient : pas besoin d’ECG (pratique pour monitorer un patient en déchocage).

Enfin, ces plateformes bénéficient de la fonction postscan, c’est à dire d’une reconstruction automatique avant l’envoi au PACS.

 

Annoncée aux JFR, une nouvelle chaine de production est opérationnelle sur le site de Buc (Yvelines) pour le Maxima (Ascend) en suivant un objectif 2024 de 300 machines pour l’Europe et l'Afrique. L’objectif de gain RSE pour cette zone géographique est clairement affiché GE.

 

Pour les projets de Comptage photonique :

3 systèmes prototypes sont installés dans le monde, en évaluation/recherche sur les images produites et la quantité de donnée à gérer.

 

Interventionnel :

Pour les arceaux de blocs, l’arceau C-arm OEC 3D permet de générer un cube de 19-19-19 cm, et bénéficie de 200 degrés de rotation. La visualisation et la manipulation en 3D se fait directement sur la console.

La salle Allia igs 7 pulse possède un nouveau tube qui permet une meilleure angulation avec un capteur 30x30 (comme un 20x20) et plus puissant (marquage CE en décembre 23) et peut intégrer la nouvelle sonde d’échographie sans fil Vscan Air (avec Doppler pulsé) pour les voies d’abord avec intégration en wireless (iPad) utilisable des 2 cotés.

 

 

Le 3DStent est une reconstruction 3D du stent qui se visualise sur la station Advantage worksation. La mesure de l’aire et du diamètre d’expansion du stent est plus rapide et intuitive.

 

IRM : les mêmes aimants se retrouvent sur toute la gamme 1.5T quel que soit la version 60cm ou 70cm.

Avec un tunnel de 70 cm, le Signa Champion (marqué CE au printemps 24) bénéficie des mêmes gradients 34/150 que le Signa Victor.

Petite particularité de développement pour la Magnus 3T, en gradient 300/700 pour la tête uniquement et un diamètre de 40-45 cm. Attention même avec ces très haut gradients, ce n’est pas l’équivalent d’une 7T.

 

Le nouveau DLR (Deep Learning Reconstruction) couvre désormais 95% des séquences de 4ème génération au niveau de la transformée de Fourier.

 

Concernant les changements de machine tous les 7 ans, le programme de changement de plateforme (Lift) possible sur le même aimant est mis en avant chez GE.

 

Échographie :

Le logiciel Caption Guidance (nouveau rachat 2023) sera disponible au deuxième semestre 2024 en France. Il permet d’afficher sur l’écran un index de qualité du positionnement, correct ou pas, de la sonde. Il est recalculé en temps réel et par exemple indique de baisser ou d’incliner la sonde, etc.., une fois le niveau de l’index atteint, cela déclenche automatiquement l’enregistrement et le stockage des images (utile pour former les juniors et les urgentistes ou les infirmières spécialisées).

Ce système est accessible par upgrade software pour les échos en place et compatibles.

Verisound : disponible en septembre 2024 en France

C’est une palette d’outils digitaux transverse à l’échographie qui reprend des éléments existants (Viewpoint par exemple) et ajoute des fonctions nouvelles de collaboration.

Optellum est un algorithme pour la détection et la caractérisation des nodules pulmonaires (Partenaires avec GE) au niveau PACS.

 

En radiologie : une nouvelle gamme de salles de radiologie (disponible en centrale d’achat début 2024), à suspension sur rail ou suspension plafonnière, avec de 0 à 5 axes de motorisation, a été développée pour devenir “l’assistant personnel du manipulateur”. Toute la gamme est équipée de capteurs 100µm à haute DQE (>70% à 0lp/mm).

 

Radiologie mobile : l’AMX Navigate est un mobile de radiologie motorisé, à colonne télescopique, mouvements assistés électroniquement, et IA embarquée pour la détection de pneumothorax et la vérification du positionnement du tube d’intubation. Il s’utilise avec les mêmes capteurs les salles fixes.

 

PHILIPS

IRM : Toute la gamme 1,5 T est dite “sans hélium” (aimant Blue Seal), cette technologie d’aimant entièrement scellé aurait permis d’économiser depuis 2018 plus de 1,5 millions de litres d’hélium dans le monde. Smart Speed IA est disponible sur toute la gamme depuis 2023.

Des nouvelles antennes MR Smart Fit ultra légères et flexibles, Smart Fit 1,5T et Smart Fit Knee 3T permettent un positionnement rapide et facile du patient.

En 3T, le haut de gamme est la MR7700 et devrait être aussi sans hélium d’ici 3 ans.

 

Scanner : En entrée de gamme, Philips dévoile le CT 3500, en 64 coupes qui permet, par exemple, un dépistage rapide du thorax en moins de 5 secondes.

La radiologie conventionnelle n’est pas en reste avec un nouveau mobile haut de gamme le 7000M, une salle DR7300C polyvalente et haut de gamme (évolution de la DC 90 avec caméra et IA pour repérage anatomique et adaptation de la collimation).

 

En interventionnel, une nouvelle configuration de l’Azurion est présentée sur la base de l’existant : plus grande capacité de positionnement pour un accès plus facile au patient, un mouvement plus rapide du système et un contrôle complet de tous les composants depuis la table.

 

Les nouveaux échographes EPIQ Elite 10.0 et Affiniti et leur interface utilisateur unique, combinés à des sondes mutualisables (nouvelle sonde club de golf 8-26 MHz) et à des outils automatisés devraient permettre aux utilisateurs d’être plus rapides. Enfin l’outil de télé échographie “Collaboration Live" permet à six utilisateurs de collaborer en temps réel lors d'un examen échographique, réduisant potentiellement le besoin d'examens de suivi et de déplacements supplémentaires du patient.

 

PACS : Philips présente HealthSuite Imaging, une nouvelle génération de Philips Vue PACS basée sur le cloud.

HealthSuite Imaging sur Amazon Web Services (AWS) offre de nouvelles fonctionnalités telles qu'un accès à distance haut débit pour la lecture des diagnostics, des rapports intégrés et une orchestration des flux de travail basée sur l'IA, le tout fourni via le cloud pour alléger la charge de gestion informatique.

 

“AI Manager” est également dévoilé au RSNA, une solution d'activation de l'IA de bout en bout qui s'intègre à l'infrastructure informatique permettant aux radiologues d’exploiter les applications d'IA.

 

SIEMENS

Siemens présente un nouveau scanner bi tube, le Somaton Pro Pulse, positionné comme une machine généraliste et dont l’objectif affiché est de démocratiser le bitube dans la gamme, en particulier pour l’examen cardiaque. Equipement moins énergivore et ne nécessitant pas de local technique, l’ensemble des composants est dans le statif et le refroidissement se fait à l’air. Le poids de l’ensemble est de 2.8 tonnes, il peut être installé dans une salle de 20 m².

Objectif de ce scanner : rapidité, résolution temporelle élevée, et technologie bi tube pour adresser tous les examens cardio-vasculaires ou pédiatriques.

En échographie, deux objectifs principaux, l’accès aux soins avec la présentation de l’échographe MAPLE et le parcours cancéro avec la plateforme Acuson Séquoia d’outils d’IA.

 

Au bloc opératoire, un nouvel arceau 3D motorisé, le Ciartic et sa télécommande, disponible à partir d'avril 2024 en France.

 

En IA, Siemens présente : GenAI, l’IA générative ou l’enrichissement de la chaine de valeur de l’imagerie par l’apprentissage automatique. L’algorithme est en cours de développement et devrait être commercialisé fin 2024.

 

GenAI est plutôt une technologie générique qu’un dispositif médical, intégrée de manière transparente dans le flux de travail clinique. GenAI doit permettre aux radiologues d’optimiser les soins à toutes les étapes, d’améliorer le parcours clinique des patients en 4 étapes :

 

  • consolider les données de patients : accès instantané à l’ensemble des informations pertinentes pour le patient (dossier patient, résultats laboratoire, comorbidité...).
  • aider à la programmation de l'examen, au choix de la machine, en recommandant les configurations d’équipements les plus adaptées, y compris des protocoles personnalisés basés sur l'historique du patient, avec un post-traitement spécifique au patient, sélectionné par l'IA.
  • prioriser les cas en fonction de l’urgence et de la gravité et les attribuer au radiologue le plus disponible et le plus spécialisé, accélérer la lecture des images en présentant les séries les plus pertinentes, et générer des rapports construit de manière dynamique par l'IA.
  • améliorer la satisfaction des patients en permettant de consacrer plus de temps au cas sensibles, être disponible physiquement pour eux et fournir aux autres une vidéo explicative personnalisée, automatiquement générée lors de la finalisation du rapport et des échanges avec un BOT si nécessaire.

 

STEPHANIX et la cyber sécurité

Stephanix a mis cette année l’accent sur la cybersécurité avec l’outil Cyber Parcoor comparable à un antivirus (mais sans besoin de mise à jour quotidienne) déployé sur toute leur gamme.

Nouveauté :

  • Un arceau 3D, fabriqué par ATS, en work in progress, sera commercialisé par Stephanix, l’OMNISCOPE 3.
  • Un petit mobile de radiologie (avec possibilité de rotation complète du bras) sera présenté aux prochaines JFR.

 

UNITED IMAGING

Fondée en 2011, la société chinoise United Imaging Healthcare a exposé ses solutions d'imagerie pour la première fois au RSNA en 2018, puis à l'ECR en mars 2023. En France la distribution est assurée par Qualimedis.

En Europe, United Imaging propose déjà ses produits notamment en Roumanie, Grèce, Croatie et Bosnie-Herzégovine. En 2022, l'Europe occidentale est devenue un autre marché d'expansion, avec la première TEP-TDM numérique installée en Italie. En France, UNICANCER a référencé United Imaging en médecine nucléaire cette année.

La gamme IRM est complète avec du 1.5 T (uMR 680 et 670), du 3 T : uMR oméga, avec tunnel de 75 cm ou 65 cm, mais aussi un IRM ultra haut champ de 5 T, uMR Jupiter, présenté à l’ECR pour un usage clinique du corps entier. La technologie unique a été approuvée par la NMPA (eq FDA pour la Chine) et 11 machines sont déjà installées dans le monde (surtout en Chine).

 

Sur les stands, sont présentés, des mammographes 3D (affiché par UI comme le moins irradiant du marché), des équipements de radiologie conventionnelle et des arceaux de blocs, de l’interventionnel (salle CNew Angio  9 6, CUBE, en cours de certification).

 

La gamme de scanner est complète :   

UCT 550, ne nécessitant pas de local technique, UCT série 7, 160 coupes 80 barrettes de 0.5,   en 2 versions (cardio) puis UCT atlas ou 960

320 barrettes, 16cm de largeur de détecteur, camera pour iso centrage, IA pour détection automatique des zones anatomiques. La table est sur un rail, le tunnel de 85 cm est idéal pour l’interventionnel.

Enfin, UI croit dur comme fer au PetMR pour la neuro, la cancero et le digestif en routine.

Le catalogue est complet à l’exception de l’échographie.

 

Les incongrus du RSNA

 

Une IRM qui balance chez X GY ! Pour des examens neuro à priori. Le patient peut être positionné la tête en bas ou en haut...Facile d’imaginer son intégration dans un site existant !

 

 

La plus petite imagerie 3D du marché chez Adaptix.

 

Prévue pour l’imagerie orthopédique des mains, des coudes ou des pieds en charge, avec une solution à faible dose, compacte et véritablement portable (peut se poser sur un bureau ou un chariot).

La technologie repose sur une source spéciale à écran plat qui contient 45 émetteurs individuels de rayons X qui tirent pendant une séquence de 5 secondes. Approuvé FDA depuis début 2023, le produit est destiné aux orthopédistes bien sûr mais aussi pour de l’imagerie pré ou post op, pour des services d’urgences ou pour des ambulances. La commercialisation n’est pas prévue en France pour l’instant.

 

 

 

 

 

 

 

Et des camions de toute sorte... embarquant presque toutes les modalités :  scanners, IRM, mammographes ou même une TEP. L‘utilisation peut être pour un usage temporaire (location dans le cadre  de travaux par exemple), mais de plus en plus avec l’objectif de réaliser des dépistages ou examens en rapprochant le service d’imagerie des territoires éloignés ou moins équipés, du domicile du patient.

 

En photo, un modèle tout terrain et tout petit... qui abrite un scanner, pour une utilisation dans des situations particulières (l’alimentation électrique peut être assurée par des panneaux photovoltaïques).