Les BM d'Or mettent chaque année à l’honneur les plus belles initiatives et réussites.
Cette année, 7 dossiers de candidature éligible ont été déposés pour la course au BM d’or qui récompensera les projets les plus innovants ou les plus audacieux dont le "Prix spécial du jury".
Ci-dessous, vous trouverez un résumé des candidatures, associé à un pitch vidéo des projets ou initiatives innovants. Prenez quelques instants pour en prendre connaissance ! Vous verrez que tous les sujets sont passionnants et inspirants.
Le jury s’est réuni et a déjà fait son classement avec beaucoup de difficultés. Nous ne pourrons pas prendre en compte votre avis cette année pour des raisons techniques. Mais pour le fun, vous pouvez parier sur les résultats entre vous !
Quel serait votre classement ?
Agathe AYRIGNAC et Stéphane GROUT, Institut Mutualiste Montsouris Paris, Analyse en coût complet (TCO) corrélée avec une analyse du cycle de vie (ACV) dans le cadre d'un projet de remplacement de l'ensemble des solutions de monitorage des services de Réanimation et d'USC.
Face aux évolutions réglementaires et normatives et à la prise de conscience des enjeux environnementaux, les ingénieurs biomédicaux hospitaliers doivent désormais intégrer des critères de durabilité dans leur processus d’achat. C’est dans ce contexte que l’Institut Mutualiste Montsouris a réalisé une étude d’Analyse du Cycle de Vie dans le cadre du remplacement de ses solutions de monitorage.
La démarche vise à quantifier l’impact carbone des dispositifs médicaux lors des différentes étapes de leur cycle de vie : fabrication, transport, utilisation, maintenance et fin de vie.
L’analyse mise en place s’appuie sur des données industrielles, techniques et logistiques fournies par les fournisseurs et qui, une fois croisées avec les facteurs d’émission de l’ADEME, permettent de quantifier l’impact environnemental de ces équipements.
L’objectif de la démarche est de proposer une méthodologie reproductible, permettant d’évaluer les impacts carbone des équipements afin de les inclure dans le processus d’achat.
Sébastien VESSERON et l’équipe du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences (Ste Anne). Construction d’une cage de Faraday pour réaliser des enregistrements électrophysiologiques intracrâniens avec la technique de voltamétrie.
Ce projet est né de la collaboration entre la Direction des Plateaux Techniques (DPT) et l’Institut de Neuromodulation (INM) au GHU PARIS.
Il vise à utiliser la voltamétrie (FSCV) pour mieux comprendre le fonctionnement et dysfonctionnements du cerveau associés à certaines pathologies psychiatriques et le mode d’action des traitements.
Pour garantir la qualité des enregistrements in vitro, une cage de Faraday sur mesure a été conçue par des techniciens biomédicaux.
Les solutions commerciales étant inadaptées, une cage répondant aux contraintes de l’INM a été fabriquée avec des matériaux récupérés, assurant une isolation électromagnétique optimale.
Ce projet est pionnier, la FSCV humaine n’étant pratiquée que par trois équipes dans le monde (USA, Danemark et France).
Les résultats montrent une nette amélioration de la qualité des données et pourrait servir de modèle pour d’autres centres hospitaliers.
Enfin, ce projet illustre et remet aussi en lumière la valeur ajoutée du métier de technicien biomédical qui par définition dispose d’un savoir-faire technique qu’il est possible de mobiliser au bénéfice de nos établissements.
Marion HERNANDEZ , CHU de Grenoble, Comment offrir une seconde vie à nos équipements biomédicaux réformés ?
Depuis 2015, le Service Biomédical du CHU de Grenoble a développé et optimisé sa gestion de la fin de vie des équipements réformés en leur offrant une seconde vie. Notre objectif était de faire évacuer les équipements à coût zéro pour l’établissement et ce, sans « perdre » de temps RH. Ceux-ci ont entre 12 et 35 ans, et ne sont plus exploités par le CHU pour des raisons de vétusté, obsolescence, d’évolution technologie, de panne ou casse non réparable. Nous réutilisons des pièces détachées pour nos opérations de maintenances curatives. Nous donnons du matériel à des écoles ou à des associations, ou nous le vendons aux enchères (fonctionnel ou non). Les équipements qui ont le plus de valeur à la revente sont les équipements d’imagerie (rayons X ou échographes), de ventilation et d’endoscopie souple. Leur durée de vie après revente est estimée à 1.5 à 2 fois leur durée de vie initiale. Le pilotage est assuré par un ingénieur biomédical qui reçoit le support du responsable de l’atelier biomédical et des techniciens biomédicaux pour un temps RH estimé à une « journée ingénieur » tous les 2 à 3 mois. En 10 ans, cette activité a rapporté 500 000€ de recettes au CHU de Grenoble et nous avons valorisé environ 1200 équipements. Notre projet s’inscrit dans une démarche de transition écologique. Notre partenaire principal de vente aux enchères calcule l’impact environnemental des équipements provenant du CHU et finance des projets environnementaux pour compenser les émissions de CO2 de cette activité. 2023 : 3,617 tCO2e évitées, 22 arbres plantés ; 2024 : 6,683 tCO2e, 41 arbres plantés. Les objectifs fixés au début du projet ont été atteints dès la première vente aux enchères et nous optimisons nos méthodes de gestion à chaque enlèvement de matériel depuis 10 ans.
Doris WAYIZA MBOZO, CHU de Grenoble, Suppression du protoxyde d'azote mural au sein du CHU Grenoble
Le CHU de Grenoble a mené ce projet pendant un an et demi, aboutissant au retrait des tuyaux qui relient les ventilateurs d'anesthésie aux prises murales et à la coupure de l'approvisionnement en N2O. Un comité de pilotage sectorisé sur le bloc opératoire a réalisé un état des lieux de la consommation de N20 au sein de l’établissement et a examiné son impact environnemental. La consommation atteignait 3 000m3 par an ce qui équivaut à 1500 T de CO2 (calcul réalisé grâce au calculateur de l’OMEDIT préconisé par SFAR Green). Une enquête menée auprès du personnel d’anesthésie a montré que le protoxyde d’azote était très peu utilisé (essentiellement pour une pose de voie veineuse périphérique). Ce qui a confirmé des fuites de gaz au sein de notre réseau.
Soutenue par la direction générale et durant plus d’un an, le biomédical, personnels d’anesthésiste, pharmaciens et service technique ont travaillé pour aboutir à l’arrêt d’approvisionnement murale du protoxyde d’azote dans les blocs mais également à réduire l’utilisation du protoxyde d’azote. La réactivation de la commission des Gaz et Fluides médicaux, une communication massive auprès des agents, des réunions régulières, l’accompagnement au changement des pratiques (utilisation de bouteilles de MEOPA et valves à la demande en alternative) et des modifications techniques sur les respirateurs d’anesthésie ont été les différentes étapes clés.
Ce travail d’équipe, de différents professionnels, différents secteurs, chacun amenant avec son expertise, une pierre à l’édifice dans ce projet a abouti à :
- Un gain environnemental avec un passage de 1 500T équivalent C02 avant coupure à 100T équivalent CO2 après coupure
- Un gain financier estimé à 30 000€/an dû à la fin de la maintenance du réseau, la fin de consommation spécifique Protoxyde d’azote, et l’utilisation modéré de bouteilles de MEOPA et de bouteille de protoxyde d’azote.
- Un gain financier estimé à 45 000€ pour l’ouverture de nos nouveaux bloc opératoire sans réseau de Protoxyde d’azote .
- Une mise en conformité suites aux recommandations de la SFAR et de la FHF.
Riham HEMAIDIA et Océane DOR pour SIS TEAM NANCY, conception d’un système de reconnaissance et d’alerte des alarmes critiques
A travers l’article paru en juin 2025 dans l’IRBM news, l’association étudiante SIS TEAM NANCY relate une étude sur l’intelligibilité des alarmes critiques au bloc opératoire, menée en collaboration avec les écoles régionales d’IADE et d’IBODE. Ces travaux démontrent que seule une augmentation du volume des alarmes permet d’améliorer leur perception, réponse inadaptée en termes de pénibilité pour les équipes. En solution, le projet présenté cette année aux BM d’or est un système de reconnaissance et d’alerte des alarmes critiques, en se basant sur les schémas mélodiques décrits par la norme CEI 60601-1-8. La norme autorisant les constructeurs à modifier la hauteur tonale des mélodies, nous proposons de compter le nombre de demi-tons entre chaque note successive pour identifier cette mélodie, méthode applicable également aux alarmes critiques non CEI. Après 5 ans de travaux avec différentes technologies, nos étudiants aboutissent à ce jour à une solution basée sur un module de détection identifiant les fréquences des notes avec l’algorithme de Yin, et une communication en LORA vers le dispositif d’alerte porté par l’IADE. Testé par les IADE en centre de simulation, notre prototype est en cours d'optimisation en vue d'une détection d'alarmes simultanées.
Martin CHANOINE, CHU d’Amiens, Le projet SURE (Sécurité dans l’Usage et le Renouvellement d’Équipements).
Au centre de la politique de maintien du parc biomédical, l’ingénieur biomédical est un chef d’orchestre ne pouvant oublier aucune note pour garantir l’harmonie de tout projet hospitalier.
C’est dans cette optique qu’a été initiée la méthode SURE pour Sécurité dans l’Usage et le Renouvellement d’Equipements.
Standardiser nos pratiques, consolider nos résultats, fiabiliser nos délais, la méthode SURE est un outil collaboratif visant à assister tout chef de projet dans sa démarche d’ajout ou de renouvellement de dispositifs médicaux. Prenant en compte les aspects marché, logistique, travaux et informatiques, cette méthode met en évidence les différentes interfaces entre services supports.
Tableaux de suivis, checklists, formulaires standardisés à chaque étape du projet, cette méthode a été élaborée avec le retour d’expériences de différents ingénieurs, techniciens, acheteurs et informaticiens. Cet outil est aujourd’hui à votre disposition, grâce à l’AFIB. Il vous appartient, et il ne tient qu’à vous de l’enrichir selon vos expériences et savoir-faire.
Consolider cet outil ensemble aujourd’hui, c’est rendre plus SURE nos démarches de demain.
Amir KHATERCHI, Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, conception et réalisation d’un tapis de convoyage de prélèvement microbiologie
À l’occasion de travaux de réaménagement, le laboratoire de biologie médicale du Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph a déployé, en partenariat avec la société Softekk, un système de transport automatisé dédié aux prélèvements de microbiologie entre deux étages. Cette solution sur mesure répond aux limites rencontrées avec le monte-charge (éloignement de la réception, temps d’attente avant utilisation, pannes, risque de perte d’échantillons). Pensé par les équipes du laboratoire, le dispositif assure un acheminement rapide, sécurisé et ergonomique, tout en réduisant les délais de traitement et en améliorant les conditions de travail. Le projet a réuni une équipe pluridisciplinaire composé de biologistes, cadres, ingénieurs biomédical, travaux, ergonome ainsi que le partenaire industriel. L’installation s’intègre parfaitement à l’environnement du laboratoire grâce à un fonctionnement silencieux, automatisé et sans maintenance préventive. Les résultats sont très satisfaisants, tant sur le plan logistique que du confort utilisateur. Ce projet offre une solution innovante, qui est une alternative aux systèmes pneumatiques classiques (cartouche ou sachets parachutes), adaptée aux exigences du transport hospitalier de prélèvements. Ce projet a été une réussite renforçant ainsi la collaboration entre les services support de l’établissement.